Posted by on Avr 12, 2015 in Athanor | 0 comments

Ceci est le récit d’une des premières missions réalisées par Athanor Fugiens au service de l’Ordre de l’Agartha… Véritable baptême du feu pour celui-ci :

Elle avait lieu dans un endroit loin de toutes civilisations vivantes ou du moins, loin des tentacules de toutes les cités-états. Il s’agissait des plaines de Carteneau, aujourd’hui tristement célèbres. Saint-Coinach, qui avait déjà identifié quelques menus restes Allagois dans le Mor Dhona, et il semblait qu’il devait y en avoir tout autant dans le Carteneau. Il était étonnant à l’époque, de voir que d’autres sévissaient dans ces lieux, les Garlemaldais principalement, ne voulant pas chercher querelle, ils tentaient de les éviter. Sans pour autant prévenir les cités-états de leur présence, neutralité oblige.

La plus grande découverte des Fils de Saint Coinach et des Elèves de Baldesion à cette époque fut une étrange structure, enfoncée dans la roche des falaises. Une découverte qui fut totalement placé sous le sceau du secret. Les deux structures, à bien des égards, étroitement imbriqués, avait envoyé plusieurs de leurs meilleurs éléments sur place, ainsi quelques apprentis, dont faisait partie Athanor.

Il s’agissait d’un très ancien complexe, dont certains morceaux semblaient encore en activité. Une étrange lueur bleutée nimbait tout l’endroit, il semblait vivant, et cette substance qui nervait chacune de ses parois semblaient tel du sang, alimenter son organisme. Les lieux étaient étranges et ils les identifièrent rapidement comme étant des restes de la civilisation allagoises. L’endroit, de par son âge, n’avait pas été épargné par les fréquents séismes ; ils alternèrent ainsi entre des tronçons actifs et d’autres totalement sombres et inertes. Après prêt d’une heure à déambuler dans ces lieux, ils arrivèrent dans une vaste salle. Cela devait être la première expérience de ce type pour eux…

Dans cette salle, on trouvait des dizaines de cocon d’une matière indéfinie dans lequel se reflétaient des silhouettes humanoïdes. En se rapprochant, il découvrir que la plupart n’était que des « cadavres » dans des bocaux. Conservés par le liquide indescriptible, le temps les avait néanmoins transformés en momie. Pourtant dans un coin, se trouvèrent deux cocons qui contre toute attente, semblait encore en activité, du moins, le fluide bleuâtre circulait. Et quel ne fut pas leur étonnement de découvrir deux êtres humains, en parfait état de conservation, un homme et une femme, endormis.

Les archéologues et historiens commencèrent à débattre, est-ce qu’ils étaient toujours en vie, qui étaient-ils, n’était-il pas dangereux de les « réveiller » et de toute façon, comment procéder ?

Pendant ce temps, le jeune Athanor, poussé par la curiosité, se dirigea vers la partie la plus sombre… Et ce qu’il y trouva, devait changer sa vie.

S'khenna Dhavha

Une étrange rencontre…

Dans cette autre salle se trouvait également des « cocons », d’un autre type, plus… scientifiques, dans le sens… lieu d’expérimentation plus que de conservation. Dans un de ces « tubes à essais » géant se trouvait une femme, ou non, plutôt, une miquote à la peau d’ébène. Ses cheveux noirs ruisselaient sur ses épaules. Elle était presque nue, à l’exception de son torse, en partie … métallique. Oui, le métal semblait surgir, se mêler à sa peau. La chose lui parut tout aussi choquante que fascinante. Quand il se rapprocha du tube et posa sa main sur la surface du verre, elle ouvrit les yeux. Il sursauta et fit un bond en arrière, manquait de renverser tout une série d’objets posés. Et attirant l’attention de ses pairs. Athanor fit signe que tout allait bien… Ils levèrent les yeux au ciel. C’était encore un bleu… maladroit, après tout.

Il revint vers la femme étrange, ses yeux étaient différents, fascinant, l’un deux était rouge sang, l’autre, blanc et se reflétait dans la maigre lumière bleutée. Il semblait fait de métal également.

Elle le dévisageait avec une intensité qu’il n’avait jamais connu chez personne, et il ne savait pas s’il devait trouver la situation positive ou terriblement inquiétante, qui sait ce que pouvait être cette étrange Miquote.

Irrésistiblement attiré par elle, il posa à nouveau la main sur la vitre. Et à son grand étonnement, elle fit de même. Elle était raccordée à un nombre incroyable de tuyaux. Et de liens. Oui, elle était prisonnière de cet étrange aquarium. Pendant ce temps, les érudits  ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur…ce qu’il fallait faire de ces êtres humains en sommeil.

Parmi les représentants des élèves de Baldesion se trouvait un miquo’te énigmatique du nom de G’khai Tia. Celui-ci était pourvu d’un œil rouge… étrange, mais après tout, c’était commun à leur race d’avoir les yeux vairons. Pourtant, alors qu’il effleurait parfois les appareils du complexe, ceux-ci semblaient réagir de manière inexplicable. Ainsi au bout de plusieurs heures de discussion, il finit par s’approcher des cocons de verre et appuyer sur les panneaux de commande… Ceux-ci réagirent, et à la grande surprise des archéologues, les deux êtres en stase, ouvrirent les yeux. Les cages de verres s’ouvrirent et les deux êtres, quoique sonnés, s’adressèrent aux chercheurs dans une langue… qu’ils connaissaient à peine.

De par leur nature, humaine, mais incertaine, douée d’une âme prédisposée à une mission précise, il fut décidé que les Clones – tels qu’ils se nommaient – de Doga et Unéi seraient « invités » – conservés – sur l’île de Val, auprès des Elèves de Baldesion. Les fils de Saint-Coinach ne bénéficiant que d’infrastructures moindres comparés à celle de Baldesion –leur point central étant à Sharlayan.

Au fond du couloir, l’étrange femme miquo’te observait de sa prison l’homme qui se tenait devant-elle. Ils semblaient aussi fascinés l’un que l’autre. Athanor ne fut en aucun cas capable de savoir combien de temps il était resté ainsi, quand un autre chercheur parvint à sa hauteur et poussa un cri d’étonnement « Il y en a une autre ici ! ».

G’khai Tia se précipita et dans l’exaltation – et pensant sans doute qu’il s’agissait de la même chose que ses prédécesseurs – il toucha le panneau de commande. Le système poussa un long sifflement sonore, semblable à une alarme – achevant d’attirer l’attention de tout le groupe. Soudain tous en alerte, le complexe semblant réagir de manière agressive à la tentative de l’homme d’ouvrir cette dernière prison.

A l’intérieur de sa prison, les tuyaux s’étaient décrochés du corps de la femme mais en aucun cas, le globe de verre ne s’était ouvert. Athanor avait reculé, ne parvenant cependant pas à se détacher de l’étrange créature.

L’alarme continuait de retentir et tout le complexe semblait en train de vibrer, les chercheurs eurent un sinistre pressentiment, ils ordonnèrent le repli vers l’extérieur. Déçu et en colère de ne pas avoir pu observer plus profondément l’endroit…  Emportant cependant avec eux les deux « clones ».

Plusieurs fois des collègues adjurèrent Athanor de laisser tomber et de les suivre mais il avait l’atroce impression d’abandonner quelque chose de cher… Il mit une fois encore sa main sur le globe, les yeux presque embués et la mine désespérée. Les autres lui firent signe de les rejoindre alors qu’autour d’eux des objets semblaient en train de s’activer. Les nervures bleutées palpitant comme si ils fournissaient à un organisme de quoi expulser ses indésirables.

Ils s’engouffrèrent dans l’unique couloir, priant tout haut que Thaliak les protège jusqu’à leur arriver à l’air libre.  Les minutes furent plus longues encore qu’ils ne l’imaginaient et dans leur fuite, ils entendirent des bruits significatifs de tir, non pas des armes à feu, mais d’énergie…

A leur côté, les membres de l’Agartha les plus anciens les laissèrent avancer afin de couvrir leur fuite. Athanor se sentait terriblement mal… Il rappela à ses amis qu’il en faisait partie également et qu’il devrait rester… pour protéger leurs arrières. Ils refusèrent, arguant qu’il n’était même pas encore intronisé… Les cris qu’ils entendirent devaient glacer leur sang jusqu’à la fin de leur jour. Ils ne savaient ce qu’ils avaient réveillé mais « cela » les poursuivait et ils ne voyaient pas très bien comment ils allaient pouvoir s’en sortir, à l’air libre ou pas.

Dans les profondeurs du complexe, la femme étrange avait laissé sa main sur l’empreinte laissée par le jeune homme. Quelques minutes s’étaient écoulées, l’énergie arrivait de certains tuyaux branchés encore dans son torse. Elle percevait le monde qui l’entourait de son œil encore incertain. Elle rassembla de l’énergie au creux de sa paume. Et en quelques instants l’épais verre explosa. Le liquide poisseux qui l’entourait s’échappa, la laissant naître au monde pour la seconde fois. D’une démarche mécanique, elle se releva, arrachant les derniers tubes, comme autant de cordons ombilicaux.

Tout en se déplaçant, elle percevait le centre de recherche. Une hargne profonde lui parvint au cœur sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle provoqua une violente décharge sur une machine, la faisant aussitôt exploser.

C’est alors qu’elle entendit des cris de vivants. Ce fut alors comme si une envie supérieure la poussait à sortir dans cette direction. Vite. Plus vite.

Les survivants étaient enfin arrivé à l’air libre, le premier groupe était déjà plus loin et leur faisait signes de s’éloigner encore. Pourtant certains avaient été blessés. Grièvement pour certains. Athanor avait voulu porter secours à un ami, mais à cet instant, la paroi touchée par un des tirs s’étaient en partie décrochée pour s’écraser sur son épaule. Lui arrachant à moitié le bras droit. Maintenant lui-même en danger de mort, il ne devait sa survie temporaire qu’à un troisième l’ayant extirpé jusqu’à la sortie.

Ils étaient maintenant à la merci de ce qui allait bientôt débouler non loin d’eux. Ce qui ne tarda pas à se produire. Sous le regard médusé de l’équipe la plus lointaine, ils virent sortir une créature ovoïde, nervé de strie bleutée et pourvue de nombreux bras armés. Elle tenait par certains d’entre eux, les cadavres atrocement brulés des premiers membres de l’Agartha qu’elle avait croisé.

Le chef de la première équipe, dévasté fit signe du repli, considérant que les cinq restant n’allaient pas s’en sortir et qu’il fallait mettre le plus de distance possible entre eux et cette créature. Et surtout, qu’il fallait trouver une solution pour la mettre hors d’état de nuire. Ils venaient de lâcher une terrifiante machine à tuer dans le Carteneau.

Ils étaient donc là, l’un était encore debout et fut le premier à se faire tirer par le laser qui lui ouvrit la poitrine aussi facilement que s’il eut été de beurre. Les quatre derniers, dont Athanor qui commençait déjà à perdre conscience attendaient, maintenant terrorisés, cette fin implacable.

Dans la poussière laissée par la sortie de la créature techno-magique, une silhouette sombre se dessina. Et une voix féminine retentit alors, forte, décidée, dont le ton semblait aussi implacable que la créature elle-même.

« S’khenna Dhavha est en colère. S’khenna Dhavha ne veut pas que l’on tue son choisi. S’khenna Dhavha va te tuer ».

La créature semblait hésiter et pendant ce court lapse de temps, une énergie bleue sembla émaner de la paume de la silhouette et heurter de plein fouet la machine… qui devint rouge un court instant et semblait entrer en fusion.  Les hommes, si proches, ne purent que deviner que si la machine ne les tuait pas, ce serait son explosion…Athanor avait les paupières lourdes et il ne vit que de manière floue ce qui se produit ensuite. La silhouette sombre bondit vers eux, d’un seul bon inhumain et lorsque l’explosion retentit, les morceaux qui foncèrent droits sur eux rebondirent sur un large dôme qui venait de jaillir du corps même de la femme. Nue, elle était recouverte de la cuirasse de métal accrochée à sa peau et celle-ci s’était nervée de strie bleutée ainsi que son œil qui flamboyait.

Il perdit conscience.

Lorsqu’il revint à lui-même, il était dans un lit. Il tourna la tête à gauche, à droite, l’endroit lui était inconnu, mais des voix connues lui parvenaient. Dans l’obscurité, il aperçut alors la silhouette ondulée et noir d’une femme qu’il n’avait vu qu’une fois avant que son monde ne s’écroule.

« S’khenna Dhavha est heureuse qu’il soit réveillé. S’khenna Dhavha pensait qu’il ne reviendrait jamais. S’khenna Dhavha ne veut plus jamais le laisser partir ».

A l’entrée de la pièce, un homme, un ami se tenait et lui dit d’une voix mal assuré : « Athanor, tu es réveillé, je suis tellement soulagé ! Cela fait deux semaines… que tu es ainsi… Et elle ne veut pas que l’on approche… On n’ose pas vraiment la contrarier. Elle t’a soigné elle-même d’ailleurs… ».

« S’khenna Dhavha ne veut pas qu’il soit touché. S’khenna Dhavha sait s’occuper de lui ! »

Athanor sourit en sa direction. C’est alors qu’il remarqua son bras. A la place de son bras droit, ou du moins, qu’il avait, il était certain perdu lors de la fuite…S’appliquait une prothèse mécanique… pourtant, il avait l’impression qu’il s’agissait de son bras et lorsqu’il voulut le bouger, il réagit de manière tout à fait normal.

« S’khenna Dhavha a fabriqué un automail pour lui. S’khenna Dhavha l’a soigné ».

« C’est absolument fascinant ce qu’elle a réalisé, on ne sait pas bien comment elle a fait je l’avoue. Et comme elle ne se laisse pas approcher… Après t’avoir cautérisé, elle est repartie dans les décombre du centre avec des outils et elle t’a réalisé… ce bras. J’avoue que je ne sais pas bien ce que tu as pu faire pour t’adjoindre l’affection d’une … * S’khenna Dhavha l’observait d’un œil noir* … d’une… merveille et mystérieuse femme du temps passé ». *il toussa et s’éloigne doucement*.

Athanor sourit à nouveau à la jeune femme, celle-ci était toujours nue. Ce qui le troublait profondément. Il lui demanda alors : « S’khenna Dhavha, c’est ainsi que tu t’appelles ? Je te remercie de m’avoir sauvé… Je.. »

« S’khenna Dhavha est contente qu’il soit réveillé. S’khenna Dhavha a fait ce qui devait être fait ! »

« Je … m’appelle Athanor… Athanor Fugiens, je suis chercheur…*Un grand silence s’en suivit*

Je… Tu… ne t’habilles jamais ? »

« S’khenna Dhavha est enchantée de connaître son nom. Ath-a-nor. S’khenna Dhavha doit s’habiller ? S’khenna Dhavha n’est pas belle à regarder ? »

Athanor rougit autant que faire se peut et ne savait comment répondre sans la vexer.

« Bien sûr que si… S’khenna Dhavha, tu es très belle… Mais… Je… Peut-être aimerais-tu porter d’autres vêtements ? Pour te changer ? Pour toi ? » *tenta-t-il maladroitement*

« S’khenna Dhavha doit porter des vêtements pour se changer ? S’khenna Dhavha ne sait pas comment faire ».

« J’irai te chercher une belle robe, je te promets ! Je… te dois bien cela ! »

« S’khenna Dhavha refuse de le laisser partir sans elle ».

Elle semblait si catégorique qu’il ne savait pas bien comment il allait faire pour se promener avec une femme nue… sans attirer l’attention de tout le monde ; à juste titre. Il tenta alors le tout pour le tout. Se relevant tant bien que mal, perdant l’équilibre, la tête qui tourne, rattrapé par elle. Il lui montra comment s’habiller avec un drap de lit. Il s’habilla lui-même en faisant un pliage complexe d’une toge. Et lui demanda si elle voulait faire pareil.

« S’khenna Dhavha veut bien faire comme Ath-a-nor. S’khenna Dhavha veut faire plaisir à Ath-a-nor ».

Elle sourit et ayant compris, le laissa néanmoins réaliser le pliage, écarlate qu’il était, à l’idée de s’approcher du corps si parfaitement proportionnée de l’étrange miquo’te.